Les syndicats représentatifs, tous grades confondus, appellent à battre le pavé ce mercredi. Une première depuis 2001.
Ce gouvernement est non seulement totalement incapable de combattre la délinquance et la criminalité mais en plus ne cesse de mettre les gens dans la rue avec les risques de dérives lorsque les mouvements ne sont pas encadrés.
Alors, les Policiers sont un rempart contre la délinquance, un rempart de la République et nous les remercions fortement qu'ils soient des Policiers d'Etat ou Municipaux .
Nous publions cet extrait d'un entretien de F Pechenard au point qui rappelle des fortes réalités.
Frédéric Péchenard, 62 ans, commissaire, ancien chef de la section antiterroriste de la brigade criminelle, de la BRI, patron du 36, quai des Orfèvres, et ex-directeur général de la police nationale (DGPN) sous Nicolas Sarkozy
« Les policiers ont raison de manifester, souligne l'ex-DGPN. Des élus de la République leur manquent de respect, leur travail est remis en cause en permanence notamment dans les médias. Je suis entré dans la police en 1981. La dernière manifestation qui réunissait l'ensemble des syndicats tous grades confondus, c'était en 2001. »
La coupe est pleine : 50 suicides depuis janvier, l'année 2019 devrait figurer parmi les plus mortifères pour les forces de l'ordre qui ont déploré 35 décès dans leur rang en 2018. « Ces disparitions, douloureuses pour tous, sont un réel indicateur du malaise », poursuit celui qui a connu la pire des années noires en 1996 où 70 fonctionnaires de police s'étaient ôté la vie. « Certains ne voient plus l'intérêt de leur mission : ils arrêtent des délinquants qui n'exécutent pas systématiquement leur peine surtout s'ils sont condamnés jusqu'à six mois ferme, faute de place dans les prisons. Même les TIG ne sont parfois pas appliqués. »
Les policiers mécontents qui battront le pavé ce mercredi réclameront également le paiement de leurs heures supplémentaires qui se sont accumulées ces dernières années sans être jamais payées. Selon un rapport parlementaire, le ministère devait fin 2017, 22 millions d'heures à ses fonctionnaires.
« Il faut rémunérer les heures effectuées. Cela reviendrait à 300 millions d'euros, soit 2 000 euros par policier. Qui serait prêt à travailler gratuitement ? Ce n'est pas respecter les policiers que d'agir ainsi. La période est difficile, c'est pourquoi il faut montrer de la considération aux policiers », insiste-t-il, tout en reconnaissant que lorsqu'il a quitté la police en 2012, la pression sur les forces de l'ordre était moindre.
La question essentielle, c'est quelle mission pour la police nationale ? Sachant qu'il existe des policiers municipaux, des agents privés de sécurité – leur nombre dépasse aujourd'hui celui de la police –, il est impératif de recentrer le policier sur son cœur de métier. Des missions peuvent être assurées par d'autres acteurs. L'organisation interne de la police nécessite aussi d'être repensée. Avec Michel Gaudin, alors préfet de police, nous avions abandonné les gardes statiques à Paris au profit de patrouilles mobiles : on avait remis des policiers là où ils étaient le plus utiles. La réflexion devrait être approfondie à l'heure où l'insécurité et notamment les cambriolages augmentent fortement à Paris. »
Malgré un malaise à vif dans ses rangs – Péchenard pense que beaucoup de policiers seront dans la rue ce mercredi –, l'ancien patron de la police encourage dans son ouvrage les jeunes à entrer dans la police. « Je leur explique sans langue de bois ce qui les attend. C'est un métier formidable et si c'était à refaire, je referais exactement pareil », affirme, bravache, le vice-président (LR) du conseil régional d'Île-de-France chargé de la sécurité.